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Accueil > Spectacle > Les Femmes savantes     Ce spectacle a reçu le masque d'argent lors de la finale du Masque d'Or 2011 qui s'est déroulée les 28 et 29 octobre à Aix-les-Bains.    

Les Femmes savantes

de Molière

[2008 - 2011]

 
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L'élocution maîtrisée au service d'un répertoire ardu et délicat, une mise en danger réelle à s'emparer des alexandrins. Un travail pointu de mouvements presque dansés, des arrêts sur images, et la vivacité d'un jeu sensible, énergique, qui réveille les mordantes attaques de Molière, sans jamais sombrer dans le grotesque, le drame, la caricature. Un jeu sincère, fin, sur le fil, dans un espace nettement dessiné, et hors des temps. Lumières, décors et costumes tout aussi précis que les voix, les corps, les intentions.  

Pierre Notte,
Membre du jury 2011 du Masque d'or, Aix-les-Bains.
Auteur associé au Théâtre du Rond-Point 

Un Molière comme on en voit peu ! On effleure la beauté.
La perfection n’est pas loin. Remarquable !!    

Les comédiens, d'Armande à la bonne, jouent tous excellemment.
La mise en scène est propre, rôdée, précise et fine.  

La Compagnie La Trappe fait un travail remarquable.
Ici encore, elle nous rappelle que le théâtre, c’est un texte porté par des voix,
des corps, et des images produites dans le cadre d’une scène   

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Lettre de Pierre Notte à l'occasion du Masque d'Or Finale du Masque d'Or 2011
2 novembre 2011

Masque d'Or 2011, Aix-les-Bains,

Une lettre aux compagnies de Théâtre Amateur
et aux participants de la compétition du Masque d'or.

Nous sommes dans une loge du grand théâtre du casino d'Aix. Nos voisins, le jury jeune, débattent de l'autre côté du mur. Comme de notre côté du mur, il n'y a ni fumée ni feu ni scandale. Ni bruit ni passion. Pas de coups, pas de cris. Des émotions, vives, fortes, et un respect infini, imposé par deux jours de présentations d'une qualité rare, évidente. Ici, le jury dit professionnel discute des propositions. Ceux-ci défendent plus vivement « Le Mâle et le bien », l'interprétation engagée^ certains disent enragée. L'état d'urgence à jouer vrai une situation juste. Une petite société d'hommes simples et sereins bouleversée par un mensonge, une lâcheté, puis le coup de sang, l'irréparable. L'état de droit contre l'instinct de survie, l'impulsion contre la pensée, et la démocratie en jeu, en cause. L'espace si bien pensé, la pièce formidablement construite, carrée, sa charpente et son dialogue solides. Un jeu impliqué, fort. Une écriture serrée, d'une efficacité saisissante. On discute encore, ces autres là défendent plus vivement « Les femmes savantes », l'élocution maîtrisée au service d'un répertoire ardu et délicat, une mise en danger réelle à s'emparer des alexandrins. Un travail pointu de mouvements presque dansés, des arrêts sur images, et la vivacité d'un jeu sensible, énergique, qui réveille les mordantes attaques de Molière, sans jamais sombrer dans le grotesque, le drame, la caricature. Un jeu sincère, fin, sur le fil, dans un espace nettement dessiné, et hors des temps. Lumières, décors et costumes tout aussi précis que les voix, les corps, les intentions. Ceux-là encore défendent vivement « Prévert en octobre », un objet comme insaisissable, choral et engagé. Les chants avec ou sans accordéon, tenus, vibrants. La sensibilité à vif et le devoir de mémoire associés sur un plateau presque nu, pour un sujet rare, et la forme d'un montage risque. Retrouver l'esprit de l'agitprop, des années du front populaire, des progrès sociaux inespérés confrontés aux montées des pires immondes bêtes à venir. Une parole énergique pour un morceau d'histoire retrouvée, enfin. Et l'engagement citoyen, le déploiement des forces humaines au service d'un monde meilleur. Là haut, dans notre loge, il n'y a ni débat ni éclats, car nous sommes tous impressionnés par l'engagement de ces artistes, venus là en amateurs porter des univers différents et assumés, dont nous voulons tous saluer la singularité, la maîtrise, la générosité. Qu'il s'agisse des plaisirs du polar moral, incarné et noir ; de la fête colorée, offerte au répertoire ; ou d'un devoir de mémoire accompli dans la joie d'un plateau vivant… nous sommes partagés sur les esthétiques ou la nature des projets, nous avons nos préférences, mais nous sommes d'accord : la ferveur et la qualité sont indéniables. Nous évoquons « A tous ceux qui », et notre choix de manière unanime se porte sur la proposition peut-être la plus dangereuse. Le texte de Noëlle Renaude, auteur vivant et malaisé, présente des difficultés nombreuses que la troupe a su braver dans un élan collectif et un projet qu'on osera dire humaniste. Portraits de familles en temps dévastés, d'économies fragiles ou de guerres de tous ordres. Des êtres qui passent, vivent, meurent, et lèvent leurs verres à ceux qui restent, à ceux qui viendront après eux. L'espace, les lumières, les chorégraphies, les inventions, la rigueur d'un jeu qui engage tout le corps, la présence et la ferveur d'interprètes saisis par les figures de Renaude... tout ici nous a convaincu, et sans conteste. Et nous nous décidons à décerner le Masque d'or pour ce qu'il peut représenter d'incitation aux compagnies à se pencher sur les œuvres d'auteurs vivants, parfois réputés inaccessibles. Que cela se sache aussi par ce biais, que le Théâtre Amateur peut choisir la difficulté sans bouder le plaisir, sans renoncer au bonheur d'être ensemble, et représenter le monde et ses comédies comme ses catastrophes humaines pour tenter toujours d'y vieillir un peu mieux. C'est là notre choix. Comme un choix politique. Ni l'engagement des quatre compagnies, ni la justesse de leur choix, ni l'implication de leurs membres, ni la qualité de leur travail, n'auront été discutés. Car rien de tout cela n'aura fait aucun doute. Grâce leur soit rendue, à ces quatre compagnies de théâtre amateur, dont les forces vives, les directions et la vigueur nous ont tous bousculés. Nous n'échappons jamais, hélas ou non, à la question récurrente qui tend à déceler ce qui oppose les amateurs des professionnels. Cette année nous pourrions répondre (dans une fausse modestie mal assumée et sur un ton que quelques tordus jugeront démago mais c'est tant pis pour eux) que les amateurs ont ceci en plus des professionnels qu'ils exercent par ailleurs un vrai métier, tandis que les professionnels oublient parfois les motivations d'un métier qu'ils exercent hélas trop rarement en amateurs. Ces mots ci-dessus n'ont pas les prétentions des mots d'auteur. Ce n'est qu'une lettre adressée aux amateurs présents à Aix-les-Bains, 2011, à certains d'entre eux trop vite ou trop mal croisés, ceux et celles à qui, à titre personnel, je tiens à dire ma gratitude pour les bonheurs offerts, les émotions partagées, pour les forces redonnées dans un engagement artistique puissant, une détermination et une volonté qui font de chacun d'entre eux, et d'entre nous parfois aussi, amateurs ou professionnels, de véritables artistes. C'est ça, ce que je voulais dire, et adresser à toutes celles et ceux qui en veulent bien, toute ma tendresse, et mon amitié.

Pierre Notte,
Membre du jury 2011 du Masque d'or, Aix-les-Bains.
Auteur associé au Théâtre du Rond-Point.

 

La chorégraphie des femmes savantes Gazette de Maisons-Laffitte
22 mai 2009

Les dix comédiens de La Trappe, ayant chacun un vrai rôle à défendre, nous ont permis d’approcher de très près un concept à tort démodé, la Beauté.

Deux heures durant, la musicalité des alexandrins a caressé notre oreille, tel le ressac de la mer. Soutenus par la diction remarquable de l’ensemble des acteurs, accompagnés par le mouvement des suites pour violoncelle de Benjamin Britten, les vers nous ont entraînés dans une danse.

La mise en scène de Christophe Lesage signe une véritable chorégraphie : les personnages entrent et sortent comme dans un ballet, en solo, en duo, en trio… puis ils montent sur l’estrade dans l’univers du raisonnement et de la poésie, celui des femmes savantes, et ils en descendent pour se placer dans le monde des nourritures plus terrestres, ou bien c’est Armande qui s’isole dans sa chambre à l’avant-plan de la scène, ouvrant, fermant les stores dans un jeu de présence-absence.

A ces savants chassés-croisés des corps correspondent ceux, complexes, des sentiments : jalousie et sollicitude, mépris et attirance, dédain et amour, faiblesse et autoritarisme.

Nous ne sommes ni au XVIIe siècle ni dans notre époque contemporaine. Le décor est à la fois dépouillé et très construit, les costumes sont coupés dans des matières naturelles, lin ou soie sauvage, ils se déclinent dans des camaïeux de gris, de beiges et de parmes. Entre classicisme et modernité, le décor et les costumes se risquent à l’intemporalité, pour notre plus grand bonheur.

Un Molière comme on en voit peu ! On effleure la beauté. La perfection n’est pas loin.

Remarquable !!

Annick Chantrel Leluc

 

L'eau à la bouche : les femmes savantes Gazette de Maisons-Laffitte
21 mai 2009

Article issu de l'interview de Christophe Lesage dans l'optique de présenter le spectacle dans le cadre du festival de Maisons-Laffitte.


Pour la seconde fois, depuis sa création en 1991, la Cie "La Trappe", présente une pièce de Molière. Les comédiens de la troupe et Christophe Lesage avaient envie de travailler un beau texte, d'une écriture remarquable et de préférence, écrit en vers. Avec Les femmes savantes, de Molière, tous ces critères sont réunis et les voilà qu'ils se lancent dans l'apprentissage de plus de 1700 vers !

Mais comme la troupe fonctionne davantage par projet que par année ou par pièce, ils y mettent le temps nécessaire et font un travail approfondi. C'est un« luxe » qu'ils se permettent et dont ils savent reconnaître la valeur. Cela permet de prendre le temps de faire d'abord une bonne distribution des rôles et s'il le faut, de recruter des nouveaux comédiens, d'obtenir l'adhésion de chacun et chacune face à la pièce choisie pour ensuite démarrer le travail sur des bases solides.

Pour Christophe Lesage, il était impératif que le texte de Molière soit mis de l'avant (car, et il faut se mettre au service du texte et de l'auteur) mais il fallait aussi, puisqu'il s'agit d'un texte très littéraire, « casser la musicalité » des alexandrins, pour rendre les dialogues plus accessibles et faire ressortir la modernité, l'intemporalité de la pièce. Il fallait donc diriger le jeu des comédiens en ce sens.

Le théâtre de Molière est aux yeux de Christophe Lesage un vrai théâtre de caractères avec de vraies répliques, de vrais personnages qu'il faut interpréter avec beaucoup, beaucoup de sincérité.
Armande, par exemple, doit nous faire comprendre certains des messages les plus importants de cette pièce : la difficulté de communiquer les uns avec les autres, d'arriver à se comprendre et les conséquences inévitables de ces échecs répétés. Le sous-texte est dense pour ce personnage et certains autres et on doit nous le faire voir et sentir.

La Cie La Trappe nous invite au théâtre. Ne faisons pas la sourde oreille car,
comme le dit Molière : « Quand on sait entendre, on parle toujours bien »...
et ça peut toujours servir !

Claude Muslin

 

Les Femmes savantes à Chilly-Mazarin Blog Ecrire ici aussi
26 mars 2010

Article issu du Blog de Marc Verhaverbeke suite à la représentation des Femmes savantes à Chilly-Mazarin le 21 mars 2010..


Le piège du théâtre classique, c’est d’en faire l’expérience à l’école, d’avoir à répondre sérieusement et avec ennui aux questions sur le ressort comique de telle situation, de telle réplique. Et on ne rit plus devant une pièce de Molière, chargée de surinterprétations approximatives… et pédantes.

Tel n’est pas le cas de cette mise en scène des Femmes savantes par Christophe Lesage avec la Compagnie La Trappe. Un décor sobre, sur deux niveaux (peut-être pour symboliser les choses de l’esprit et celles du corps), un espace, à cour, pour les parents (bureau de Madame, en haut ; table où poser quelques verres et le vin pour Monsieur, en bas) et un autre espace, à jardin, pour Armande, la fille aînée, espace où elle peut se réfugier derrière des stores vénitiens en bois clair, et, de part et d’autre du plateau, des bibliothèques noires.

Et le spectacle commence par la dernière réplique, qui s’impose comme une évidence alors que rien n’est moins évident dans la progression de la pièce. C’est insister sur les relations homme – femme, et se moquer d’entrée de jeu des prétentions de l’un à être le maître, de l’autre à gouverner les esprits comme les gens.

Et, très vite, on rit. On rit d’Armande, jalouse de sa sœur, on rit de Bélise, la tante d’Armande et d’Henriette, qui se croit courtisée par tous les hommes, on rit de Chrysale tellement faible dès qu’apparaît sa femme, on rit de Trissotin et de Vadius, deux pédants qui sont ici moins ridicules que manipulateurs. On rit avec Henriette, la fille cadette, dont les répliques sont frappées au coin du bon sens.

Mais on ne fait pas que rire. On entend le vers de Molière, tourné avec talent et troussé habilement, railler l’imbécile, quand bien même il aurait une once de pouvoir sur ses proches, et appuyer le simple, si son jugement est droit. Et la critique, dans cette pièce, attaque moins les femmes que la pseudo – philosophie dispensée par deux sots courtisans. On apprécie aussi beaucoup les costumes, les coiffures, et la diction, par quoi les comédiens soulignent l’actualité du texte qu’ils jouent.

La Compagnie La Trappe (metteur en scène, costumes, acteurs) fait un travail remarquable, qu’il s’agisse de Molière aujourd’hui (comme il y a quelques années quand elle présentait un fameux Georges Dandin), ou d’auteurs contemporains (je me souviens de la mise en scène intelligente et limpide de L’émission de télévision, de Michel Vinaver).

Ici encore, elle nous rappelle que le théâtre, c’est un texte porté par des voix, des corps, et des images produites dans le cadre d’une scène. Ainsi, après nous avoir fait rire et réfléchir en riant des travers de l’être humain, Christophe Lesage termine le spectacle sur l’image d’Armande, digne, mais sacrifiée, pleurant discrètement devant ses stores, alors que toute la maison se réjouit de ce qui peut paraître une heureuse fin.

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Marc Verhaverbeke

 

 
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